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Song and DanceSONG AND DANCE

(2003)

 

Conception et interprétation Mark Tompkins
Scénographie et costumes Jean-Louis Badet
Mise en scène Frans Poelstra
Lumière, régie générale David Farine
Arrangements musicaux “Heaven”, “My Way” Nuno Rebelo
Régie plateau Eric Domeneghetty ou Matthieu Perpoint
ou Alexandre Théry
Costume du Prince Albrecht Alice Villeneuve
Administration et diffusion Amelia Serrano

Remerciements à toute l’équipe du
Théâtre de la Cité internationale à Paris


Durée 1 h10

 

Création le 12 mai 2003
au Théâtre de la Cité internationale à Paris


 

 


 

 The impossible dream


To dream the impossible dream

To fight the unbeatable foe

To bear with unbearable sorrow

To run where the brave dare not go

To right the unrightable wrong

To love pure and chaste from afar

To try when your arms are too weary

To reach the unreachable star

 

 VOIR Song and Dance


 

SONG AND DANCE
Irène Filiberti

Autodidacte du spectacle, comme il aime à se définir, Mark Tompkins, promoteur décalé du travestissement des genres, continue sa recherche. Performer atypique, il explore les failles et les ambiguïtés du genre humain. Avec un parcours jalonné de projets surprenants, le chorégraphe continue d’interroger les marges, les lisières, qu’elles soient d’ordre social ou spectaculaire. Après avoir consacré une série de solo en hommage aux figures de la danse : Valeska Gert, Vaslav Nijinski, Josephine Baker, ainsi qu’un quatrième, plus intime, réalisé à la mémoire d’un ami chorégraphe, Harry W Sheppard, Mark Tompkins revient à cette veine d’écriture avec la création d’un nouveau solo Song and Dance. Vers quel nouvel espace trouble se tourner, dans cette forme singulière qui convie l’intime et l’étranger, la solitude et le multiple ? Dans cette pièce, la poésie doucement déjantée de l’artiste s’intéresse au dévoilement de l’après spectacle. Cette petite mort toujours recommencée du démontage qui met en scène les techniciens et les coulisses.

Seul en scène quand le spectacle est fini, le moment précis où débute Song and Dance, le chorégraphe semble passer la main, laissant à vue les techniciens œuvrer, décrocher lampes et rideaux, emporter malles et décors. Il est cet artiste anonyme qui peu à peu se défait de son personnage, ôte maquillage et costume, en un geste quotidien brusquement rendu public, par cette mise en scène à l’envers, cette pièce conçue à rebrousse-temps. Lové dans la solitude de sa loge à l’avant-scène, l’acteur se montre en histrion fatigué, drôlement corseté dans un poussiéreux costume shakespearien. Lent effeuillage, strip-tease de comédien, où l’interprète se délivre de ses fards, met à nu la réalité du théâtre. Artifices déposés un à un qui bientôt se transforment à nouveau déployant d’autres images profondes, intimes, indéfectiblement liées à l’écriture du solo, à la mémoire du corps, aux questions d’identité et de représentation.

Dans cet espace, une quinzaine de chansons tissent un climat de rêve. Les musiques de Bob Dylan, Patti Smith, Prince évoquent des périodes charnières de ces trente dernières années. Mémoire collective et réminiscences intimes se mêlent créant de fascinantes images. Etranges compositions, qui apparaissent comme autant de réalités subjectives, au gré des métamorphoses du chorégraphe. Les images comme les musiques de Song and Dance sont tissées dans les lambeaux du passé. Ainsi Mark Tompkins, initiant une forme de poésie aux empreintes nostalgiques, danse avec les fantômes du théâtre et d’autres ombres, tantôt macabres ou surréalistes.

Entre mobiles graves et propos légers, ce nouveau solo atteint une rare qualité d’émotion. Sur scène, dans cet autoportrait transfiguré, Mark Tompkins, se tient dans un état, dévêtu et singulier qu’il nomme : bare life. Entre rêve et réalité, au-delà de lui-même, le chorégraphe invente des divas de fiction, embrasse un squelette, disparaît dans la nuit d’une seconde naissance, et d’autres poussières d’étoiles. La plus simple magie du théâtre se fond dans un art de l’ambivalence qui ne se refuse aucun des plus séduisants mensonges de la scène. Fortement ancrée dans la tradition du spectacle vivant, cette création manie avec dextérité la subversion du kitsch.

Avec cet esprit de dérision qui le caractérise, tel un fauteur de troubles traquant l’impossible de la représentation, le chorégraphe détache la peau morte des images et de l’illusion théâtrale pour en revenir à l’authenticité du geste. Song and Dance est un délicat et vibrant hommage de Mark Tompkins à ce qui lie l’artiste et le public, l’art et la vie.

Irène Filiberti


EXTRAITS DE PRESSE

... Avec “Song and Dance”, Mark Tompkins déclare son amour illimité à la danse et au spectacle, sa foi aussi en leur capacité à transmuer la réalité. En portant aux feux de la rampe son intimité la plus précieuse, le chorégraphe ne s’est pas brûlé les ailes mais a su tirer de son cas personnel la matière d’une traversée des apparences à portée universelle.

Rosita Boisseau, Le Monde, 3 août 2003


" … " Song and Dance " est beaucoup plus qu‘une soirée de concert ou de danse réussie. Ce qui fut donné à voir et à entendre au public viennois qui n‘en revenait pas était aussi léger et extravagant que les comédies musicales des années trente, aussi émouvant et excessif qu‘un concert de rock, aussi fantastique et bouleversant qu‘en leur temps les shows de Prince. Et en dépit de l‘ironie qui traverse toute la pièce, on n‘avait par moments rien vu de plus triste et romantique depuis "Giselle"…. Tompkins a montré que les fantômes du romantisme ne cessent de poursuivre encore les vivants. Applaudissements frénétiques à Vienne.. "

Wiebke Hüster, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 7 août 2003


.... “Song and Dance” est un chef d’oeuvre du monologue dansé… Morceau par morceau, Tompkins démonte le temple d’art fictif mis en scène de main de maître par Frans Poelstra pour le reconstruire aussitôt comme un atelier de métaphores. Il écoute des chansons pleines de langueur de Bob Dylan, Patti Smith, Prince. Il insuffle de l’ironie dans leur pathos jusqu’à le faire éclater et peint un sourire grimaçant sur la magie morbide du Final Curtain de " My Way ". Comme en passant et avec un humour tendre il déroule le tapis du discours – celui du discours théâtral et celui du discours analytique de la représentation – de la Tanzperformance de Jérôme Bel à Raimund Hoghe"

Helmut Ploebst, Der Standard, 8 août 2003


... Ce dépouillement des illusions, cet effeuillage de l’âme conduisent à la nudité physique, d’une élégance poignante sur son corps tel qu’il est. Les masques de la vie d’artiste et ceux de la vie tout court, tombent les uns après les autres. Cette danse de mort, glaçante, tendre et drôle, fait étinceler le talent multiforme d’une bête de scène de la danse contemporaine”.

Gérard Mayen, Danser, juillet / août 2003


... Avec "Song and Dance" Mark Tompkins fait la "nique à la mort" et dans une tendre atmosphère nostalgique, brosse avec justesse le portrait d'un homme épris de fantaisie, un danseur qui après la représentation, détourne et déconstruit tant le métier d'interprète que celui de technicien à l'aide de touches subtilement dosées d'insolence, de dérision et de tragique. Le destin de l'homme et de l'artiste s'y confondent dans un aller et retour poignant... Sa voix est celle d'un homme qui chante l'histoire d'une génération, avec ses troubles, son utopie et sa réalité. Quelle chance d'avoir parmi les danseurs, un météorite indépendant, fantasque et insolent qui reflète ce que le miroir n'a pas le temps d'infléchir : la mobilité de chaque pore de la peau au service de la respiration et de la liberté. Tout ce qui ne se réfléchit pas !...”

Geneviève Charras, Luxemburger Wort, 27 mai 2003


... Qu’il soit social ou personnel, pour faire de ce corps, de sa présentation et de sa représentation, une oeuvre d’art, il faut savoir tourner le dos à l’air du temps... Mark Tompkins (...) l’a fait, et de fort belle manière, dans la foulée, le temps d’un faux solo sur la vraie solitude du danseur de fond, alter ego du danseur de pure forme...”

Georges Cazenove, DNA, 26 mai 2003


....“Song and Dance” de Mark Tompkins qui joue justement sur la pauvreté des moyens pour en tirer un spectacle qui surprend et enchante à chaque instant. Et que le danseur-chorégraphe (et excellent chanteur !) nourrit d’un humour aussi décalé que réjouissant... Tompkins livre là un numéro de travesti de grande classe, mais l’essentiel se trouve ailleurs, dans cette rare capacité d’émouvoir, de toucher juste. Et cela sans jamais verser dans le mélo. La dérision s’accompagne toujours du rire et le chant nostalgique du paradis non pas perdu, mais jamais atteint, se conclut sur le désopilant passage des machinistes en tutu...Il y a là quelque chose de profondément tchékhovien....

Igor, Hebdoscope, 4 juin 2003

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