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remiXamor
(2000)

Direction artistique Mark Tompkins
Scenographie et Costumes Jean-Louis Badet
Musique Nuno Rebelo
Lumière David Farine
Administration Amelia Serrano

Avec

Eric Domeneghetty
Cendrine Gallezot
Françoise Leick
Jörg Müller
Antje Schur
Karim Sebbar
Bernard Thiry
Mark Tompkins
Régine Westenhoeffer

Décor réalisé avec l’assistance de Philippe Poirier et Susanna Hanke
Bande son réalisée avec la participation des musiciens Philippe Aubry, Vincent Peter
et des élèves musiciens du Conservatoire National de Région de Strasbourg : Marie Braun, Frédéric Guérin,
Claire-Emmanuelle Herrbach
, Fabrice Kieffer, Hélène Schwartz

 

Création le 7 juin 2000
dans le cadre de la Résidence Strasbourg Danse

Durée 1h10

REMIXAMOR est une expérience du singulier, de l’individu au sein du groupe, et non pas une démarche de collectif. C’est une création, plus que toute autre, faite de la vie des autres et de chacun dans son introspection et sa capacité à lever le masque. C’est leur intimité mise à nue qui m’intéresse. “MIX”, “REMIX” sont les reflets d’un travail de structuration de la danse autant que de la musique ou des décors. Chaque protagoniste créé de façon autonome puis, avec les mêmes directives, perspectives et points de vue, allie dans le mouvement les possibilités d’emboîter les propositions. L’amour propre n’a ici rien de romantique. Il est respect et recherche personnelle de la part du danseur. Et si l’on joue le jeu du don dans la représentation, le spectateur cesse d’être voyeur et devient témoin actif de son propre regard.
Mark Tompkins

Désirer, c’est expérimenter le travail d’une énergie qui engorge et appelle expansion.”

Lucrèce, De Natura Rerum


... Les portraits du Fayoum nous confrontent à des visages qui nous regardent comme d’un lieu neutre qui ne serait ni la mort, ni la vie, et ils le font depuis un très lointain passé qui atteint presque par miracle notre présent. Absolument suspendus, follement envoyés, il sont là, dans cette proximité qui n’advient que rarement: voir un visage de près et pendant des minutes le sonder, le scruter, jouir de son apparence, jouir de la façon dont en lui l’apparence est contiguë à la plus radicale et mystérieuse différence, c’est là une expérience qui, si elle est bien liée à la vie quotidienne, s’en isole pourtant dans une consistance qui est celle de l’intimité ou de l’amour.

La représentation d’un visage singulier est en effet comme le calque de la singularité elle-même: singularité de chaque visage, singularité qu’il y ait ou qu’il n’y ait eu tous ces visages et qu’à chaque fois chacun soit ou ait été l’unique, le dernier, le seul à être ainsi, voyageant avec cette face dans la vie, expédié comme tel dans la mort.

Extrait de “L’Apostrophe muette - Essai sur les portraits du Fayoum”

Jean-Christophe Bailly - Edition Hazan, Paris, 1997

 

 


EXTRAITS DE PRESSE

“Commençons pour une fois par citer les hardis interprètes du nouveau spectacle de Mark Tompkins Remixamor, assurément l’un des plus extravagants et des plus dépareillés du chorégraphe. Leurs noms : Eric Domeneghetty, Cendrine Gallezot, Françoise Leick, Jörg Müller, Antje Schur, Karim Sebbar, Bernard Thiry, Régine Westenhoeffer. Soit huit personnes aux physiques dissemblables et aussi éloignés que possible des apparences que l’on attend des danseurs. Huit tempéraments outillés pour tout oser sans peur, ni complexe : le bikini avec bourrelets, le kitsch, la nudité, l’hystérie... Plus encore que dans ses précédentes pièces, Mark Tompkins se penche résolument au bord de tous les gouffres, histoire de sonder les limites de l’être. Dans cette entreprise de dévoilement jusqu’au-boutiste, ses danseurs foncent, enjambant dans un éclat de rire la scène des bronzés à Pompéi, l’animation gréco-romaine en toge sexy, mais aussi, et au quart de tour, un Sacre du printemps rétaillé à vif ou des duos charnels aussi osés qu’intrigants. Il faut avoir le coeur bien accroché pour résister à un traitement esthétique aussi radical.On résiste donc, on se laisse même happer par la beauté héroïque de cette pièce qui revendique de n’avoir aucun style mais du chien...”

Le Monde, 15 février 2001, Rosita Boisseau

 
“Tompkins signe, avec cette creation, un “carpe diem” tour à tour mélancolique et jubilant. Avec des interprètes qui sont avant tout des tempéraments.... Ce que Tompkins cherche à capter, c’est plutôt le sentiment d’être, la fragilité de chacun en face de la mort, la force et la précarité de la chair, cette aventure à la fois singulière et banale du vivant... Rien ne reste sérieux bien longtemps chez Tompkins, et c’est ce qui fait la grâce sympathique de sa danse. RemiXamor est scandé de moments d’exultation physique. Des reflux méditatifs viennent creuser la pure énergie de la présence charnelle, rappels du temps qui passe et tout défait. L’actuel est constamment “remixé”...

La Croix, 13 février 2001, Annie Suquet

 
“... Derrière la question de l’intime et du collectif qui hante depuis longtemps le vocabulaire du créateur, celle du partage se dessine de plus en plus nettement. Partout où il pose ses valises, Tompkins rassemble des personnalités nouvelles, issues de tous horizons, autour d’un projet inédit. Après deux années à Strasbourg, dans le cadre d’une résidence de création où Tompkins et la compagnie IDA ont largement rempli leur contrat, Remixamor signe avec émotion un bel adieu à cette aventure éphémère”.

Libération, 8 février 2001, Maïa Bouteillet

 
“Maillots de bain et lunettes noires, chemises à fleurs et délires bien venus, une bande de joyeux drilles débarque sur scène ! “RemiXamor” a tout du mixage avec ses clins d’oeil patchwork. Histoire d’amour ? Celle-ci reste en suspens, comme balayée par la loufoquerie des uns et le désintérêt des autres. L’ensemble est drôle, enlevé, et tient de l’opérette 1900 revisitée troisième millénaire Pourtant, un simple pincement au coeur, suscité par la voix du chorégraphe qui chante Ferré (remarquablement, d’ailleurs) ou par un moment de pénombre inattendu, donne la touche définitive à cette pièce. C’est que l’intimité ne se livre pas pleins feux, et Tompkins sait se faire pudique avec les émotions. La légèreté peut friser le graveleux, l’individu se fondre dans la masse, ou partir dans une folie ubuesque... Reste que soudain il est seul, silencieux et tendrement démuni”.

Danser, avril 2001, Agnès Izrine

 
“Ils ont l’air de braves cons, ces “GM” braillards qui débarquent en shorts, tongs et chemises Hawaï, dans un décor kitsch à souhait, entre pyramide et palais vénitien. Lampes de poche en main, lunette de soleil sur le nez, ces aventuriers de tour-operator s’extasient devant les merveilles d’un musée patchwork, rassemblant souvenirs d’Italie, d’Egypte, peut-être même de Grèce. Ils ont l’impudence des touristes en vadrouille, ces bidochons. Peu à peu, l’ambiance change. Le ton se fait plus intimiste, l’énergie plus intériorisée. Des duos s’échappent des scènes de groupe. On les surprend dans l’intimité de leur rapport au corps, on les découvre dans la complexité de la relation à l’autre. Rondouillets ou trapus, trop grands ou trop minces, physiques quelconques serrés dans leurs maillots de bain, ils dégagent pourtant un érotisme diffus qui s’abîme dans la béance de leur solitude. Ils s’abandonnent aux plaisirs vaporeux de la détente, à la douce dérive des sens dans la chaleur moite du désir. La gestuelle s’arrondit en déliés enchevêtrés. Un homme passe dans la nuit. C’est Mark Tompkins. Il chante Léo Ferré. Avec le temps va tout s’en va... C’est drôle et pathétique, cruel et tendre. La musique se dérègle, les mouvements s’affolent. Les névroses du corps se révèlent, la solitude du coeur transperce. La cacophonie des obsessions s’envole dans un imaginaire fantaisiste. L’une s’emporte dans un solo satanique, bataillant contre ses propres démons dans un puissant corps à corps. Et puis revoilà nos braillards en goguette, un peu plus excités, de plus en plus émoustillés. Il faut vite s’oublier dans l’ivresse de la fête...”

Les Saisons de la Danse, avril 2001, Gwenola David

 
“...Nippés par Reiser, alphabétisés par le Professeur Choron, bardés de toutes les prothèses du touriste parfait -portable, polaroïd, be-bop et/ou chapeau de paille, bermuda ou maillot aux couleurs tropicales...-, ils font main basse sur des restes de trésors du patrimoine autochtone. Cochons de colons. Ca jacasse, ça mélange rires et ruts, ça débite des gros mots, de l’humour grave et gras à tire-larigot, ça sent le mauvais goût à cent lieues à la ronde, ça s’en va et ça revient en faisant la chenille : c’est affreusement vrai. A pleurer de rire. Et face à ce miroir à peine grossissant, avant de tourner la page de ce qui ressemblait à s’y méprendre à une féroce bédé contre le banal-populaire plouc, on comprend que ce n’était là qu’un trompe-l’oeil. Une entourloupe de Tompkins, qui fait de cette croisière au bord du Nil une dérive sur les rives du nihil..REMIXAMOR, c’est épatant mais pathétique.

DNA, 9 juin 2000, G.Cazenove

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